Une estampe d'Eishi (1756-1829),
nom de famille Chobunsai
Titre : La courtisane Komurasaki de la maison Kadotamaya
Série : Seiro bijin rokkasen (six beautés
choisies au Yoshiwara)
L'artiste
Eishi a dessiné deux séries de beautés, toute
les deux sur fond jaune avec une plante en fleurs dessinée
dans un cartouche.
Pendant l'ère Kansei (1789-1801), deux grands maitres de
bijin-ga (dessin de jolies femmes) se sont illustrés, Utamaro
et Eishi. Les dessins d'Eishi reflètent sa formation à
l'école Kano puis sa charge de peintre officiel du shogun.
Vers sa trentième année, il quitte la cour pour se
consacrer pour un temps à l'estampe. Il reprendra son poste
quelques années plus tard.
Les femmes que représente Eishi, sont moins sensuelles que
celle de son concurrent Utamaro mais plus élégantes
et raffinées. Elles sont représentées en pied,
parées d'une grâce aristocratique bien qu'elles soient
issues du monde des courtisanes du Yoshiwara, le quartier
des " maisons vertes " de Tokyo.
Réédition ancienne (1950) avec des
bois regravés
Editeur : Adachi (Voir plus bas)
Au dos de l'estampe :
- le sceau de l'éditeur ADACHI en caractère hiragana
- le mention "Hanken shoju" (signifiant "copyright")
Date de la première publication : vers 1790
Editeur d'origine : Eijudo
Etat : Léger amincissement du papier au verso dans la marge
gauche en long sur 4 mm, quelques rides au coin supérieur
gauche, Très bon état général.
Format oban : 39,6 cm x 27,1 cm (UK220)
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aux estampes Ukiyo-e en vente
Le savoir-faire de l'éditeur ADACHI
La maison Adachi, dont le nom officiel est " l'Institut
Adachi de la gravure sur bois ", est spécialisée
dans les rééditions d'estampe japonaises Ukiyo-e depuis
1925. Adachi est un des éditeurs les plus renommés du
20ème siècle. Ses estampes sont réalisées
avec un niveau de qualité extrême : respect des couleurs
et restitution parfaite des détails grâce à un travail
admirable de gravure et d'impression.
Les estampes d'Adachi portent toujours son sceau sur le verso.
Les rééditions de Toyohisa Adachi reproduisent
quelquefois un exemplaire original unique, les autres ayant disparus.
D'autres éditeurs en ont fait aussi leur spécialité
comme Enji Takamizawa et Shozaburo Watanabe.
Voici quelques exemples de l'utilisation des rééditions
de ces grands éditeurs par les auteurs spécialistes de
l'Ukiyo-e :
James A. Michener (spécialiste et possesseur d'une
des plus belles collections du monde) se sert d'une estampe de Kuniyoshi
réalisée par Adachi comme exemple dans " the floating
world " car " aucun exemplaire de cette estampe tragique n'était
accessible aux U.S.A. "
Dans l'article de Richard Lane, le plus grand spécialiste de
l'estampe japonaise, au sujet d'une estampe d'Hiroshige (Kambara) dans
le livre de Jack Hillier
" Essays on Japanese Art " en 1982, il est dit : " le
travail récent des 2 chefs de file dans la rééditions
d'estampes Ukiyo-e, messieurs Adachi et Takamizawa, présente
de façon surprenante un intérêt pour notre étude
des originaux ".
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Sceau Adachi
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Cette estampe est une réédition ancienne.
Les rééditions sont réalisées
avec les méthodes traditionnelles chez des éditeurs qui
sont à la fois des érudits et des artistes.
Le modèle n'est pas, dans ce cas, le dessin de l'artiste mais un
tirage original d'époque. Un graveur a gravé les blocs de
bois : un bloc de bois pour le trait de contour puis un par couleur. Le
travail de gravure est effectué trait pour trait.
Ensuite, un imprimeur a encré le bloc gravé portant le motif
de la couleur à poser la première. Il a imprimé le
papier végétal de façon traditionnelle par application
de la feuille sur le bloc encré et frottage au baren (tampon fait
de lamelles de bambou) sur le dos de la feuille pour faire pénétrer
l'encre dans les fibres. Il a répété cette action
autant de fois qu'il y a de couleurs en pratiquant ainsi de la teinte
la plus sombre à la teinte la plus claire.
Ces estampes ont l'avantage d'être identiques aux originaux qui
peuvent valoir actuellement plusieurs milliers d'euros.
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